Disparition présumée de 48 000 tonnes de manganèse : le commandant du navire en cause dans un délit de fuite

L’affaire du vraquier Jacob H, soupçonné d’avoir disparu avec près de 48 000 tonnes de manganèse, continue d’alimenter les débats au Gabon. D’abord présentée comme un détournement de cargaison, cette affaire pourrait en réalité relever d’un tout autre scénario : un délit de fuite du commandant du navire, cherchant à éviter le paiement d’une facture maritime. C’est du moins ce qu’indiquent plusieurs sources proches du dossier citées par Gabon Media Time (GMT).
Un départ précipité du port d’Owendo
Selon les premières informations publiées par le média Gabon d’Abord, le Jacob H, resté plusieurs jours à quai, aurait largué les amarres sans autorisation dans la nuit du 6 au 7 novembre 2025, après avoir chargé environ 48 000 tonnes de manganèse. Cette manœuvre inattendue aurait provoqué la stupeur au Port minéralier d’Owendo (OMP), une plateforme stratégique pour l’exportation des minerais et autres marchandises en vrac.
Une autre version après vérification
Après recoupement, GMT a obtenu une version sensiblement différente des faits. D’après plusieurs témoignages concordants, le navire aurait en réalité chargé plus de 52 000 tonnes de manganèse, en toute légalité, après avoir accompli toutes les formalités administratives requises auprès des services des douanes.
C’est lors des opérations que le Jacob H aurait échoué, nécessitant l’intervention d’une entreprise privée de pilotage maritime. Cette dernière, chargée d’assurer le déséchouage du navire, aurait ensuite transmis une facture avoisinant un milliard de FCFA au commandant. Ce dernier, jugeant le montant « exorbitant », aurait alors choisi de quitter le port sans s’acquitter du paiement.
Un délit de fuite plutôt qu’un vol
Ce départ précipité constitue une violation manifeste des règles internationales de navigation, qui imposent à tout navire de rester sous le contrôle du port jusqu’à l’intervention d’un pilote autorisé. « Il ne s’agit pas d’un détournement ou d’un vol, mais d’un cas de délit de fuite du commandant du Jacob H, qui a refusé de régler les frais de remorquage et de respecter les procédures portuaires », a confié une source proche du dossier à GMT.
Les documents consultés par le média montrent d’ailleurs que la cargaison de manganèse avait été régulièrement déclarée et disposait de toutes les autorisations nécessaires. Ces éléments viennent écarter la thèse d’un détournement, évoquée par plusieurs commentateurs sur les réseaux sociaux.
Une affaire qui interroge la régulation du transport maritime
Cette affaire, qui a d’abord pris les allures d’un scandale minier, met en lumière les zones d’ombre dans la gestion portuaire et la nécessité d’un renforcement des mécanismes de contrôle des navires en transit. En attendant, les autorités portuaires et maritimes poursuivent leurs investigations pour retrouver le commandant du Jacob H et clarifier les circonstances exactes de cette fuite maritime.





