Affaire des vidéos de Noureddin : Ntoutoume Ayi et Me Gisèle Eyué Békalé devant la justice

L’affaire des vidéos tournées dans le bureau du juge d’instruction lors de l’audition de Noureddin Bongo continue d’alimenter la scène judiciaire à Libreville. Poursuivi pour diffamation par Me Gisèle Eyué Békalé, avocate au barreau de Libreville, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, personnalité politique et Directeur général de la Dette, était absent à l’audience tenue mardi au tribunal de Libreville.
Une plainte pour diffamation après une publication sur Facebook
À l’origine de la procédure, une publication de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi sur Facebook suggérant que la vidéo de l’audition de Noureddin Bongo aurait été enregistrée par Me Eyué Békalé. Dans son message, l’homme politique écrivait :
« Un avocat qui enregistre clandestinement et diffuse publiquement une audience du juge d’instruction risque des sanctions pénales et disciplinaires. En plus de l’amende et de la peine de prison pour atteinte à la vie privée, il peut être radié du barreau ».
Bien que Me Eyué Békalé ne soit pas expressément citée, l’avocate estime être visée et a déposé plainte pour diffamation.
L’avocate se défend et invoque la loi
Contactée à l’issue de l’audience, Me Eyué Békalé a précisé : « Mes deux avocats, Francine Meviane et Jean Paul Moumbembe, se sont constitués alors que la partie adverse ne s’est pas présentée ».
L’avocate établit un lien direct entre la publication de Ntoutoume Ayi et la vidéo diffusée la veille par Noureddin Bongo, fils de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, qui affirme avoir lui-même filmé la scène lors de son audition.
Pour appuyer sa plainte, Me Eyué Békalé se fonde sur l’alinéa 2 de l’article 283 du Code de procédure pénale. Celui-ci stipule :
« La publication directe ou par voie de reproduction de cette allégation ou de cette imputation, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne non expressément nommée mais dont l’identification est rendue possible par les termes des moyens de diffusion incriminés ».
Une affaire aux multiples zones d’ombre
Dans la vidéo en question, on distingue trois voix : celle de Noureddin Bongo, celle de Me Eyué Békalé et une autre qui serait celle de la juge d’instruction, visible assise à son bureau. Ces éléments alimentent les spéculations sur les conditions dans lesquelles ces images ont été réalisées et diffusées.
L’affaire, loin d’être close, a été renvoyée au 30 septembre prochain, date à laquelle les deux parties devront de nouveau comparaître devant la justice.