Affaire Rinaldi : les accusés reconnus coupables, 20 ans de prison ferme pour l’oncle et son complice

Au terme d’un procès marathon de près de 24 heures, s’étalant du mercredi 30 au jeudi 31 juillet 2025, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel judiciaire d’Oyem a enfin tranché dans l’affaire tragique de la disparition du petit Rinaldi Abagha Ngoua, âgé de 5 ans, survenue le 12 janvier 2020.
Après avoir écouté l’ensemble des protagonistes, la juridiction a déclaré les accusés coupables d’“enlèvement” et de “séquestration”, leur infligeant des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion, accompagnées d’amendes comprises entre 500 000 FCFA et 10 millions FCFA.
L’audience, convoquée par le Procureur général François Engonga Ondo, visait à éclaircir une affaire devenue opaque avec le temps. Toutefois, malgré l’insistance des avocats et la pression exercée à la barre, Lewis Bekui Ebang et Laurent Asseko, deux des principaux mis en cause, ont gardé un silence glacial. Aucun mot de regret, aucun aveu. Plus surprenant encore : ils n’ont jamais nié les faits, adoptant un mutisme considéré comme provocateur par la mère de l’enfant disparu.
Une peine jugée insuffisante malgré les aveux de certains complices
Le procès n’a trouvé son dénouement que tôt dans la matinée du 31 juillet 2025, après une nuit tendue. Rodrigue Allogo Assoumou, l’un des complices, a finalement reconnu sa participation et livré des détails troublants. Selon lui, l’enfant aurait été emmené en Guinée équatoriale chez un certain “Alejandro”, une version corroborée par Morelle Avezo’o, également citée comme témoin dans une autre affaire.
Brisée par la trahison de son propre frère, Ida Maïcha Mete Abagha, mère de la victime, n’a pu que retenir ses larmes, incapable d’exprimer la douleur d’un tel acte venant d’un membre de sa famille.
Pourtant, malgré la gravité des faits, Lewis Bekui Ebang et Laurent Asseko sont restés figés, misant sur une stratégie de non-dits pour tenter de faire naître un “bénéfice du doute” au sein de la juridiction. Mais le verdict est tombé sans appel : 20 ans de prison ferme et 10 millions FCFA d’amende chacun.
De son côté, Rodrigue Allogo Assoumou a écopé de 10 ans de réclusion et devra verser 500 000 FCFA au Trésor public, en raison de son rôle avéré de complice actif.
Une justice rendue mais une mère toujours sans réponse
Nombreux pensaient que cette décision judiciaire serait un soulagement pour Ida Maïcha Mete Abagha, mais il n’en est rien. Jointe par notre rédaction, elle a affirmé ne vouloir “ni argent, ni pitié”, mais uniquement retrouver son fils. Pour elle, le vrai verdict viendra quand la vérité sur le sort de Rinaldi sera connue.
Des sources évoquent toujours l’implication d’un puissant homme politique équato-guinéen nommé “Alejandro”, sans que cela n’ait été officiellement confirmé.
Un éventuel appel reste possible. Nous suivrons l’évolution.
Source: GMT