Gabon : 2 000 milliards de FCFA nécessaires pour moderniser les réseaux d’eau et d’électricité

Le ministre gabonais de l’Accès universel à l’eau et à l’énergie a dévoilé un plan d’investissement ambitieux pour répondre aux défis structurels du secteur.
Lors d’une émission spéciale sur Gabon Première consacrée au bilan des 100 premiers jours du gouvernement, Philippe Tonangoye a estimé à 2 000 milliards de FCFA les investissements nécessaires sur sept ans pour moderniser les infrastructures hydrauliques et énergétiques du pays.
Un secteur négligé depuis des décennies
Le ministre a dressé un constat sans appel : « Il n’y a pas eu d’investissements, il n’y a pas eu de maintenance de ces équipements », une situation qui perdure depuis 25 à 30 ans. Les infrastructures actuelles, largement obsolètes, peinent à répondre aux besoins croissants de la population et des industries.
Aujourd’hui, la capacité énergétique installée du Gabon ne dépasse pas 700 MW, un chiffre insuffisant pour soutenir les ambitions économiques du pays, notamment en matière de transformation locale des matières premières.
Un plan d’action pour couvrir tout le territoire
Si Libreville et sa région concentrent 70 à 80 % de la population, le reste du pays – 52 communes, 48 départements et plus de 3 000 villages – reste largement sous-équipé. Le ministre a souligné l’urgence d’étendre l’accès à l’eau et à l’électricité sur l’ensemble du territoire.
Lors du séminaire gouvernemental, Philippe Tonangoye a présenté un plan exigeant plusieurs centaines de milliards de FCFA par an pendant sept ans. « Il nous faut à peu près 2 000 milliards de FCFA d’investissements qu’il faut mettre là-dedans par an sur 7 ans », a-t-il précisé.
Des infrastructures en état de « médiocrité »
Le ministre n’a pas mâché ses mots concernant l’état des équipements gérés par la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). « Il y a un gros problème de vétusté sur l’ensemble de nos équipements et sur l’ensemble du territoire national », a-t-il déclaré, qualifiant le niveau de performance actuel de « médiocre ».
Comparant la situation à un « arbuste dont les feuilles jaunissent », il a insisté sur la nécessité de traiter le problème « à la racine » plutôt que par des solutions superficielles. Des travaux de diagnostic sont déjà en cours pour identifier les « causes mères » de cette crise infrastructurelle.
Malgré ce bilan sévère, le gouvernement affiche sa détermination à améliorer durablement les services d’eau et d’électricité, essentiels au développement économique et social du Gabon.