Gabon : Face aux délestages récurrents, le Palais renégocie son contrat avec Karpowership
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Mis en cause pour ses termes controversés, le contrat signé en 2024 entre l’État gabonais et Karpowership a récemment été révisé à la baisse. Cette décision intervient alors que la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) a ouvert une enquête pour examiner les conditions de l’accord initial, jugé défavorable au Gabon.
Selon la Communication présidentielle, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a obtenu une révision des clauses financières du contrat. Ainsi, la société turque devrait bientôt injecter 70 MW dans le réseau électrique de Libreville, un renfort essentiel pour atténuer les coupures d’électricité qui affectent quotidiennement les habitants.
Un contrat sous haute surveillance
Dès sa signature, l’accord avec Karpowership avait suscité de vives critiques, notamment en raison de clauses désavantageuses pour le Gabon. L’une des principales préoccupations concernait le coût exorbitant du service, facturé 12 milliards de francs CFA par mois. De plus, le Gabon devait lui-même fournir le carburant nécessaire au fonctionnement de la centrale flottante, un élément qui renforçait le sentiment d’un marché déséquilibré.
Face à ces irrégularités présumées, la CNLCEI a ouvert une enquête pour déterminer s’il y a eu corruption, détournement de fonds publics ou conflits d’intérêts. Certaines personnalités influentes, dont deux ministres actuellement en fonction, figurent parmi les personnes visées par cette investigation.
Des solutions d’urgence pour limiter la crise
En attendant la mise en service des 70 MW de Karpowership, les autorités gabonaises ont récemment acquis deux groupes électrogènes de 1 500 kVA et 850 kVA. Ces équipements permettront d’alimenter des infrastructures essentielles, notamment les hôpitaux et les écoles, tout en réduisant les délestages qui perturbent le quotidien des citoyens.
D’après la présidence de la République, ces solutions d’urgence visent à stabiliser le réseau électrique dans l’attente d’une augmentation plus durable de la production. Reste à voir si cette renégociation suffira à rétablir la confiance et à mettre un terme aux polémiques entourant ce contrat.