Gabon : l’État impose la transparence aux entreprises publiques

Dans un message sans équivoque adressé au secteur public, le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, également en charge de la Lutte contre la Vie Chère, exige des entreprises publiques qu’elles fassent parvenir à la Direction Générale des Participations (DGPAR) l’ensemble de leurs bilans et documents de gestion, et ce, dans un délai d’une semaine.
Cette exigence, relayée dans un communiqué officiel consulté par l’Agence Gabonaise de Presse (AGP), s’inscrit dans une volonté de restaurer une gestion rigoureuse et transparente des sociétés à capitaux publics.
Une échéance d’une semaine pour justifier la gestion
Les documents exigés couvrent les exercices 2022, 2023 et 2024, et comprennent notamment les procès-verbaux des conseils d’administration et assemblées générales, les états financiers (bilans et comptes d’exploitation), les rapports de contrôle interne, ceux des commissaires aux comptes, ainsi que les preuves de versement des dividendes dus à l’État.
Le ministère réclame également des éléments relatifs à la gouvernance des structures : statuts juridiques, RCCM, listes des actionnaires et des administrateurs, ainsi que les actes de nomination des dirigeants.
Un avertissement aux structures défaillantes
Par cette initiative, les autorités visent clairement les entités les plus opaques, dont la mauvaise gouvernance et le manque de transparence continuent de nuire à la performance du portefeuille public. Le ministère a précisé que des sanctions seront prises contre les contrevenants, en s’appuyant sur la réglementation en vigueur.
Une nouvelle ère de rigueur dans la Vème République
Ce rappel à l’ordre traduit la détermination du ministre Henri-Claude Oyima à tourner la page des gestions approximatives, incompatibles avec les standards modernes de transparence financière. Alors que le pays intensifie ses efforts pour lutter contre la vie chère et optimiser les ressources publiques, cette opération s’inscrit dans une stratégie de redevabilité renforcée pour les structures publiques, trop souvent critiquées pour leur inefficacité et leur gestion déficiente.
À travers cette décision, le gouvernement gabonais entend affirmer sa volonté de réformer en profondeur le secteur public économique, dans un contexte où les enjeux de bonne gouvernance, de maîtrise de l’endettement et de relance économique occupent une place centrale dans le programme de redressement national de la Vème République.
Les jours à venir seront un test de taille pour évaluer la capacité des entités concernées à rompre avec les pratiques passées et à s’aligner sur l’exigence de rigueur budgétaire désormais exigée.