La crise énergétique au Gabon : Karpowership met en cause la SEEG pour les délestages

Depuis plusieurs semaines, la crise énergétique qui frappe le Grand Libreville a perturbé le quotidien de ses habitants. Les coupures récurrentes d’électricité ont relancé les discussions sur la gestion de l’énergie dans le pays, et en particulier sur les responsabilités des différents acteurs du secteur, notamment Karpowership, le producteur d’énergie turc, et la Société d’Eau et d’Énergie du Gabon (SEEG), responsable du transport et de la distribution de l’électricité. Alors que les autorités peinent à éclaircir la situation, Karpowership sort de son silence et met en lumière les défaillances techniques au sein du réseau de la SEEG.
Une responsabilité mise en question
Dans une déclaration publiée par le journal L’Union, Karpowership affirme que la crise actuelle ne résulte pas d’un manque de production d’énergie, mais de problèmes dans le réseau de distribution. L’entreprise précise que ses centrales flottantes fonctionnent normalement et que la production d’électricité est maintenue sans interruption.
“Notre mission est de produire l’électricité et de la livrer au point convenu avec le distributeur national. La SEEG est responsable du transport et de la distribution vers les foyers”, souligne l’opérateur turc, réfutant toute implication dans les délestages.
Infrastructures vieillissantes et réseau défaillant
Au cœur du problème, Karpowership évoque des pannes fréquentes qui gênent la distribution de l’électricité. Selon l’entreprise, des câbles de transport défectueux et un réseau vieillissant empêcheraient la transmission normale de l’énergie produite. Face à ces dysfonctionnements, la SEEG a été contrainte de mettre en place un système de distribution alternée, affectant gravement les consommateurs des zones de Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum.
Cette situation met en évidence la fragilité des infrastructures énergétiques gabonaises, conséquence d’un manque d’investissements et de maintenance dans le réseau de distribution. Sous pression, la SEEG a annoncé que des réparations étaient en cours, mais n’a pas fourni de garanties quant à une résolution rapide du problème.
Remise en question du modèle énergétique gabonais
Alors que les populations s’impatientent face aux coupures répétées, cette crise met en lumière des questions cruciales sur la gestion de l’énergie au Gabon. Faut-il revoir le partenariat entre Karpowership et la SEEG ? L’État doit-il intervenir plus fermement pour réguler le secteur ? Autant de questions qui appellent des réponses urgentes.
Cette crise ne se résume pas à un simple différend sur les responsabilités ; elle souligne l’impérieuse nécessité d’une réforme structurelle du système électrique pour éviter la récurrence de telles perturbations à l’avenir. En attendant, les Gabonais restent dans l’incertitude, dépendants d’un système en souffrance