Le “nganga” bientôt encadré par le ministère de la Santé au Gabon
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Après des années de lutte, la médecine traditionnelle est en passe d’obtenir une reconnaissance officielle. C’est ce que prévoit le projet de Code de la santé, actuellement en attente d’examen à l’Assemblée nationale de transition. Ce texte établit que les tradithérapeutes, en tant que professionnels de la santé, pourront exercer légalement après avoir obtenu une autorisation officielle délivrée par le ministère de la Santé.
Une reconnaissance institutionnelle pour le “nganga”
Acteurs de longue date dans le domaine de la santé, les tradithérapeutes, communément appelés ngangas, jouent un rôle essentiel dans la médecine traditionnelle. Le projet de Code de la santé précise, dans la section 1 dédiée aux professions de la médecine traditionnelle, que “sont reconnues en République gabonaise comme profession de médecine traditionnelle, le médecin traditionnel ou nganga” (article 440). Cette reconnaissance traduit la volonté du gouvernement d’encadrer leur activité afin d’assurer une pratique légale et contrôlée.
Un cadre légal pour encadrer la pratique
Le texte, en cours d’examen, stipule dans son article 442 que “le professionnel de la médecine traditionnelle doit obtenir une autorisation d’exercice délivrée par le ministère en charge de la santé”. Cette mesure constitue une avancée majeure, visant à limiter les abus et dérives liés au charlatanisme. Pour les défenseurs de la médecine traditionnelle, cette initiative représente une double opportunité : mettre en valeur un savoir ancestral et améliorer l’accès aux soins pour les populations vivant loin des centres médicaux modernes.
Entre encadrement et dérives potentielles
Si le projet de loi est adopté, l’État devra mettre en place un système de contrôle strict pour éviter les abus. En effet, il n’est pas rare que certains individus se proclament guérisseurs dans le but d’escroquer les patients, un phénomène fréquemment relaté dans les faits divers. Toutefois, il est essentiel de rappeler que le nganga est un détenteur de savoirs ancestraux, spécialisé dans l’usage des plantes médicinales et des soins spirituels. Il est souvent sollicité pour traiter des maladies physiques et psychologiques, et joue ainsi un rôle central au sein de la société gabonaise.