Les tricycles au Gabon : une solution ou une humiliation pour les jeunes ?

Dans le cadre de sa politique d’aide aux jeunes des quartiers défavorisés, le gouvernement gabonais, sous l’impulsion du général Brice Oligui Nguema, a récemment mis à disposition 400 tricycles destinés à améliorer la mobilité et offrir une opportunité économique à ceux vivant dans des zones reculées ou souffrant d’un accès limité aux infrastructures de transport. Si cette initiative se veut être une réponse aux défis de transport dans certaines localités, elle a également suscité un débat animé, notamment sur les réseaux sociaux.
Une initiative saluée dans certaines zones reculées
Dans les zones éloignées des grandes villes, où les infrastructures routières sont souvent limitées, ces tricycles sont perçus comme une solution pratique et économique. « Pour les zones reculées, ça peut faire l’affaire », commente un internaute, soulignant que ce type de transport pourrait faciliter les déplacements et même servir de levier pour des activités génératrices de revenus. Ces véhicules, déjà populaires dans certains pays d’Afrique comme le Nigeria, sont en effet souvent utilisés comme taxis ou pour le transport de marchandises.
Une vague de scepticisme et de moqueries en milieu urbain
Cependant, la réception est loin d’être unanime, notamment dans les zones urbaines. Les commentaires moqueurs et critiques se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Certains qualifient cette initiative de solution inadaptée à la réalité des grandes villes gabonaises. « Ils pensent qu’on est en Chine ou en Thaïlande ici », ironise un internaute. D’autres soulignent l’inconfort ou l’insécurité de ces véhicules dans des environnements où la congestion routière et les infrastructures mal adaptées rendent leur utilisation difficile.
Pour d’autres, cette initiative apparaît davantage comme une improvisation que comme un projet bien pensé. « Lui, au moins, avait un projet de société, ce qui est mieux que l’improvisation que l’on voit là », critique un internaute, faisant référence à l’absence perçue de vision à long terme.
Un enjeu d’image pour le gouvernement
Ce projet, bien qu’ambitieux, met en lumière les difficultés auxquelles l’État gabonais fait face pour répondre aux attentes d’une population de plus en plus exigeante. Les critiques pointent également une éventuelle déconnexion entre les décideurs politiques et les besoins réels des populations urbaines. « Pour me gaspiller mon paraître », s’amuse une internaute, mettant en avant la perception sociale négative que pourrait engendrer l’utilisation de ces tricycles en ville.
Entre vision sociale et moqueries populaires
Si les intentions derrière cette initiative sont louables, son exécution semble diviser l’opinion publique. D’un côté, certains saluent une démarche qui pourrait transformer la mobilité dans les zones reculées et offrir une solution économique à de nombreux jeunes sans emploi. De l’autre, la classe urbaine perçoit ces tricycles comme une initiative déconnectée de leurs besoins réels, alimentant un flot de critiques et de moqueries en ligne.
Le débat autour de ces tricycles reflète une problématique plus vaste : comment le gouvernement peut-il équilibrer modernisation et solutions accessibles, tout en répondant aux attentes d’une population de plus en plus informée et engagée ? Seul le temps permettra de juger si cette initiative sera une réussite ou une nouvelle source de frustration pour les citoyens gabonais.