“Madame Mauro” tuée pour 5 000 FCFA :Les trois bourreaux condamnés à vie

Le lundi 28 juillet 2025, la Cour d’appel judiciaire d’Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, a entamé sa session criminelle ordinaire de l’année judiciaire 2024-2025 avec une affaire particulièrement marquante. Trois jeunes Gabonais, Simplice Allogo Allogo surnommé “Jésus”, Juvénal Ekoua Mba alias “Zagalo” et Ludovic Biyoghe Ella dit “Ezé”, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Noëlle Zang Ondo, une sexagénaire bien connue sous le nom de “madame Mauro”.
Le drame s’est produit le 13 novembre 2020 au quartier Nkomayat, dans le 2e arrondissement d’Oyem. Ce crime a été qualifié de meurtre en bande organisée, commis avec “torture et actes de barbarie”. D’après les éléments présentés lors du procès, les agresseurs auraient pénétré dans la chambre de la victime par le plafond, aux environs de 19 heures. Ils l’auraient ensuite ligotée et bâillonnée à l’aide de ficelle et de scotch. Leur mobile : une somme dérisoire de 5 000 FCFA, que la victime leur devait pour des services de ménage antérieurs. Deux enfants, neveux de la victime, dont une fillette de 12 ans, ont assisté à la scène.
Un crime effroyable, réprimé avec fermeté !
« J’ai entendu ma tante crier : Ada, ils veulent me tuer », a relaté la jeune fille, âgée aujourd’hui de 17 ans, devant la juridiction. Les cris ont alerté des militaires du camp d’Eyenassi, qui se sont rendus sur les lieux. Toutefois, les assaillants n’ont pas pu être formellement identifiés à ce moment-là. Noëlle Zang Ondo, retrouvée en état critique, a succombé peu après son admission au Centre hospitalier régional d’Oyem.
L’enquête de la Police judiciaire a permis l’arrestation des trois suspects. Durant toutes les phases de la procédure, des premières auditions à l’audience finale, les accusés ont nié toute implication.
Malgré les tentatives de la défense, qui a sollicité un acquittement au bénéfice du doute, la Cour présidée par Frédérique Nina Marcelle Ndombi Bitar a suivi les réquisitions du procureur général Armand Goussa Landou ainsi que celles de Me Bernard Paul Obame Mbeng, avocat de la partie civile. Les trois jeunes hommes ont été déclarés coupables, en vertu des articles 209, 223 et 224 des Codes de procédure pénale et pénal gabonais.
Ce verdict, intervenu au terme d’une audience de 13 heures, s’inscrit dans une volonté de répression exemplaire de la criminalité à Oyem. Il adresse un message clair : les violences gratuites et les actes barbares ne resteront pas impunis.