Tchibanga : des élèves manifestent contre les coupures d’électricité
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La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) semble s’être spécialisée dans l’art de la pénombre. Après avoir offert aux habitants de Tchibanga des nuits sans électricité, elle poursuit son œuvre avec des délestages prolongés, plongeant la ville dans un obscurantisme forcé. Mais cette fois, les élèves du Lycée Technique Alexandre Biangué ont décidé de réagir.
Des rues transformées en salles de classe improvisées
Excédés par l’absence récurrente d’électricité, ces élèves ont manifesté ce lundi, réclamant un minimum de lumière pour pouvoir étudier dans de bonnes conditions. Leur revendication ? « Juste un peu d’électricité pour voir dans leur cahier ». Malheureusement, la SEEG, fidèle à sa réputation, semble déterminée à faire de Tchibanga la capitale des bougies et lampes-tempêtes.
La contestation a rapidement gagné du terrain : tous les établissements secondaires de la ville ont rejoint le mouvement. En quelques heures, les rues de Tchibanga se sont transformées en une salle de cours à ciel ouvert, où la seule leçon du jour était la protestation.
Un enseignement de l’ombre
Face à cette situation, certains enseignants ont tenté de relativiser la crise. L’un d’eux a ironisé : « Regardez les grands penseurs d’antan, ils ont étudié à la bougie ». Mais sa tentative de sagesse a vite été éclipsée par une réalité plus brutale : sans électricité, pas de tableau, pas de cours et surtout pas de tolérance face à cette pénurie chronique.
Les élèves, eux, refusent cette fatalité. « Comment comprendre un cours de physique sur le circuit électrique quand le seul courant qu’on voit, c’est celui des manifestants dans la rue ? » s’interroge l’un d’eux avec une ironie mordante.
La SEEG, génie incompris ou maître du suspense ?
Pendant que la tension monte dans la ville, la SEEG garde son traditionnel silence radio. Aucune déclaration officielle, seulement des murmures dans l’obscurité. « On est au courant », confie un employé sous couvert d’anonymat. Mais de quel courant parle-t-on ? Celui qui traverse les foyers ou celui qui alimente la colère des habitants ?
Une chose est sûre : les élèves ne comptent pas retourner en classe tant que la lumière ne revient pas. Une équation simple que même un générateur de quartier aurait su résoudre en quelques secondes. En attendant, les vendeurs de bougies et de lampes rechargeables profitent de cette situation inédite. Ironie du sort, la SEEG vient, bien malgré elle, de relancer une économie plus stable que son propre réseau électrique. Affaire à suivre… ou à éclairer, si possible.