Tensions à l’Université Omar Bongo : le Snec-UOB annonce une grève de huit jours
À l’issue de son Assemblée générale de rentrée tenue le 6 octobre 2025, le Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec), section Université Omar Bongo (UOB), a fait savoir qu’il déposait un préavis de grève de huit jours. Cette annonce fait suite à plusieurs dysfonctionnements internes, incluant le non-paiement de la dette pédagogique et les difficultés liées aux logiciels de gestion universitaire.
Des enseignants inquiets pour la dette pédagogique
Lors de la conférence de presse organisée dans la salle des professeurs de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines, les membres du Snec-UOB ont dressé un constat sévère sur le fonctionnement de l’université. Le président du syndicat, Mathurin Ovono Ebe, a souligné qu’« sur un montant total de 715 millions de francs CFA de dette pédagogique, seuls 150 millions ont été réglés à ce jour, soit à peine un cinquième ». Il a ajouté : « Nous exigeons un chronogramme clair d’apurement des 565 millions restants », estimant que les retards dans le paiement des vacations et heures complémentaires « portent atteinte à la motivation du corps enseignant ».
Une gestion budgétaire pointée du doigt
Au-delà des questions financières, le syndicat s’inquiète également de la faible exécution du budget de l’université, estimé à près de 4 milliards de francs CFA, dont moins de 50 % ont été utilisés au 6 octobre 2025. Selon le Snec-UOB, cette situation reflète un manque d’efficacité dans la gestion administrative de l’établissement.
Les logiciels Duaux et Easy-LMD, sources de tension
Autre sujet de discorde : l’introduction des logiciels de gestion des notes Duaux et Easy-LMD, perçue comme arbitraire et non concertée avec les enseignants. Le syndicat dénonce leur dysfonctionnement, qui retarde l’édition des relevés et attestations, ainsi que leur hébergement à l’étranger (Duaux aux États-Unis, Easy-LMD au Bénin), contraire selon lui à la politique de nationalisme économique. « A ce jour, faute de paiement des honoraires aux prestataires, le logiciel Duaux est bloqué, entravant ainsi la production des relevés de notes », a précisé Mathurin Ovono Ebe.
Un préavis de grève pour obtenir des réponses
Face à l’absence de réaction du rectorat, le Snec-UOB a décidé à l’unanimité de déposer un préavis de grève de huit jours, s’appuyant sur les textes légaux régissant la fonction publique et les organisations syndicales, ainsi que sur le discours du chef de l’État du 2 mars 2025.
Le président du syndicat a insisté : « Notre but n’est pas de bloquer l’université, mais d’obtenir des réponses concrètes », soulignant que cette action vise à réparer la confiance au sein du corps enseignant et améliorer les conditions de travail.
