Violence foncière au Cap-Esterias : Thiam et son neveu incarcérés à Libreville

La justice gabonaise a ordonné, le vendredi 18 octobre, le placement en détention provisoire de Thiam Chiekou et de son neveu Nzué Thiam Chiekou, tous deux impliqués dans une violente affaire d’agression et de menaces dans le cadre d’un litige foncier au Cap-Esterias, au nord de Libreville. Les deux hommes, qui se présentaient comme bien introduits dans les milieux influents, ont été transférés à la prison centrale de Gros-Bouquet après plusieurs jours de garde à vue.
Un conflit foncier qui a viré à la violence
Les faits remontent au samedi précédent, lorsqu’une dispute autour d’un terrain ancestral a dégénéré. D’après les premiers éléments de l’enquête, Thiam Chiekou, gestionnaire immobilier, aurait utilisé ses connexions au cadastre pour établir des documents administratifs au nom de son neveu, profitant du patronyme gabonais de ce dernier afin de légitimer la possession du terrain contesté.
Ces documents avaient déjà suscité des doutes quant à leur authenticité, notamment de la part du ministre de l’Habitat, Ludovic Ménie, qui s’était personnellement déplacé sur le site pour constater la situation.
Des actes d’une extrême violence
Alertée par la famille Bourdette, qui affirmait être menacée par le ressortissant sénégalais, une équipe de médiateurss’est rendue sur place pour tenter d’apaiser les tensions. Mais la rencontre a rapidement tourné à l’affrontement.
Selon les témoignages recueillis, Thiam et ses partisans auraient accueilli la délégation avec une grande brutalité. Les accusations portées contre eux sont graves : agression à la hache sur un homme et aspersion d’essence sur plusieurs autres, avec menaces de les incendier vivants. La victime de l’agression à la hache a toutefois pu être secourue à temps.
Fin d’une impunité affichée
Malgré la gravité des faits, les deux suspects avaient initialement échappé à la détention. Thiam Chiekou se serait publiquement vanté de disposer de soutiens haut placés au sein du palais de justice de Libreville, se croyant à l’abri de toute poursuite.
Mais cette impression d’impunité n’a pas duré. La Police judiciaire (PJ) a finalement procédé à leur arrestation dès le lendemain, mettant un terme à plusieurs jours de tension autour de cette affaire.
L’enquête se poursuit
Après une nuit passée en garde à vue, les deux hommes ont été présentés au procureur, puis écroués à la prison de Gros-Bouquet, où ils attendent désormais leur jugement. Ils risquent une peine lourde si les faits d’agression et de menaces sont confirmés.
L’affaire, qui soulève la question de l’accès équitable à la propriété foncière au Gabon, reste suivie de près par l’opinion publique, en attente des conclusions de l’enquête.







