Gabon : appel pour le rapatriement des biens mal acquis de la famille Bongo confisqués en France

Les affaires de détournement de fonds publics par des dirigeants africains, couplées au transfert massif de richesses vers des comptes étrangers, des biens immobiliers et des entreprises internationales, ne sont plus des cas isolés. Ces pratiques, où d’énormes sommes quittent le pays pour financer des acquisitions de luxe comme des hôtels, des villas ou des voitures de sport, ont des conséquences dramatiques sur les économies nationales. Les infrastructures restent inachevées, les services publics insuffisants et les systèmes de santé et d’éducation fragilisés, plongeant ainsi les populations dans la précarité.
C’est ce qu’a vécu le Gabon, où pendant plusieurs décennies, la famille Bongo-Valentin a puisé dans les ressources naturelles et les richesses du pays pour satisfaire ses intérêts personnels. Dans une décision importante du 24 septembre dernier, la Cour de cassation de Paris a validé la saisie de plusieurs biens appartenant à cette famille. Parmi ces biens, d’une valeur estimée à plusieurs millions d’euros, figurent un hôtel particulier situé rue Dosnes dans le très chic XVIe arrondissement de Paris, ainsi qu’une villa sur la Côte d’Azur à Nice, achetée par la SCI Emeraude, société détenue par plusieurs membres du clan Bongo, dont Omar, Édith et Pascaline Bongo.
Cependant, malgré leur confiscation, ces biens n’ont, à ce jour, aucun bénéfice pour le Gabon. Ce constat a provoqué l’indignation de nombreux compatriotes qui réclament la restitution de ces biens et des fonds détournés. C’est dans ce contexte que Elvire Nancy Dikigou Mbadinga, femme d’affaires gabonaise, a lancé une pétition en ligne pour demander la restitution de ces avoirs au Gabon.
À travers cette pétition, disponible sur la plateforme Change.org, Elvire Nancy Mbadinga appelle les autorités françaises, et plus particulièrement le président Emmanuel Macron, à restituer au Gabon les biens confisqués par la justice française. Elle précise que ces biens, d’une valeur estimée à 70 millions d’euros (près de 46 milliards de FCFA), doivent être transférés directement à l’État gabonais et non réaffectés à des usages en France, comme la création de logements sociaux.
L’objectif de cette pétition est clair : faire en sorte que ces avoirs, reconnus comme issus du patrimoine national gabonais, profitent enfin au peuple du Gabon et non à d’autres intérêts étrangers. La mobilisation autour de cette cause s’intensifie, et les signataires de la pétition expriment leur volonté de voir la justice suivre son cours en faveur de leur pays.





