Gabon : les délégués spéciaux sommés de déclarer leur candidature avant le 9 juillet 2025

À l’approche de la révision des listes électorales, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a diffusé, le 3 juillet 2025, la circulaire n°000572/MISD/SG/DGCL. Cette note intime aux délégués spéciaux et aux secrétaires généraux des collectivités locales de signaler, au plus tard le 9 juillet, leur intention de concourir aux élections locales. L’objectif : prévenir tout conflit d’intérêt lié à l’organisation du scrutin.
Rappel d’un cadre juridique déjà posé
La nouvelle circulaire s’inscrit dans la continuité de la lettre n°000576 du 30 juin 2025, émanant de la Direction générale des Collectivités locales. Ce premier texte rappelait que l’article 76 du Code électoral interdit au ministère de l’Intérieur – et donc à ses représentants directement impliqués dans l’organisation des élections – de participer au scrutin sans avoir d’abord démissionné.
Il était clairement indiqué : “Les autorités administratives en poste dans ses démembrements, impliquées directement dans le processus électoral, ne peuvent être membres de partis politiques engagés ou se présenter auxdites élections sans avoir préalablement démissionné”, disposition renforcée par l’article 323, relatif à la campagne électorale.
Une procédure pour “mettre en retrait les éventuels candidats”
Dans sa lettre du 3 juillet, Hermann Immongault précise que la déclaration exigée n’équivaut pas encore à une démission ; il s’agit avant tout de “mettre en retrait les éventuels candidats des différentes étapes de l’organisation des élections”. La démission formelle n’interviendra qu’après la publication des listes définitives des candidatures validées.
Cette mesure doit garantir l’impartialité de l’administration électorale locale alors que s’ouvrent les travaux de révision des listes et la constitution des commissions électorales. Les personnes concernées sont invitées à se manifester “avant la désignation des membres des commissions électorales” et à transmettre, conformément à l’article 8 de la loi organique n°001/2014 du 15 juin 2015 sur la décentralisation, un rapport moral et financier sur la gestion de leur collectivité.
Conforter la crédibilité du scrutin
Dans le contexte actuel de transition démocratique, la transparence du processus est scrutée de près. Les délégués spéciaux, nommés par ordonnance en septembre 2023 pour gérer provisoirement les affaires locales, doivent clarifier leur position avant d’entrer dans l’arène électorale. Le gouvernement veut ainsi éviter tout mélange des genres et renforcer la confiance des électeurs dans la Ve République.
Plusieurs observateurs saluent cette démarche, estimant qu’elle contribue à assainir le jeu électoral et à aligner l’action gouvernementale sur les engagements de refondation institutionnelle pris au plus haut niveau de l’État.