EIM-Gabon et Sinopec : Vers un Scénario Répétitif à la Satram-EGCA ?

La ville de Port-Gentil, située dans la province de l’Ogooué-Maritime, est actuellement en proie à une crise économique due à la chute des prix du pétrole. Cette situation préoccupante prend une tournure tragique pour les employés de la société EIM-Gabon, suite à la rupture unilatérale et suspecte de leur contrat de mise à disposition du personnel par le géant chinois, le Groupe Sinopec. Ces actions soulèvent des interrogations sur le comportement de multinationales qui semblent profiter de privilèges accordés par certaines autorités pour violer les lois gabonaises en toute impunité.
EIM-Gabon avait conclu un contrat de mise à disposition du personnel avec le Groupe Sinopec le 28 septembre 2021, pour une durée de trois ans, conformément à la loi gabonaise N°20/2007 du 15 janvier 2008 régissant cette activité. Cependant, la PME se trouve aujourd’hui dans une situation désespérée en raison des agissements inexplicables de son partenaire, qui mettent en danger sa survie et la vie de ses employés.
Ce scénario ressemble étrangement à celui vécu par de nombreuses entreprises opérant dans le secteur pétrolier depuis un an. Le Groupe Sinopec n’a plus respecté son contrat en demandant le rappel du personnel de la société EIM-Gabon, laissant les employés sans emploi et dans une situation précaire. Gabrielle Meviane, la représentante légale d’EIM-Gabon, a plaidé en faveur de ces employés, soulignant que plus de 200 personnes se trouvent actuellement dans le désarroi, avec des familles incapables d’envoyer leurs enfants à l’école et des individus décédant faute d’argent pour se soigner.
De plus, le Groupe Sinopec semble avoir mis en place des stratagèmes pour échapper à certaines de ses obligations contractuelles, notamment en ce qui concerne la rémunération. Alors que le contrat exigeait une égalité de traitement salarial, conforme à la loi gabonaise, le Groupe Sinopec aurait violé ces clauses en établissant des rémunérations inégales. Cette situation soulève des questions sur l’équité des compétences entre les employés d’EIM-Gabon et ceux de Sinopec.
Ces actions du Groupe Sinopec vont à l’encontre des ambitions des nouvelles autorités de transition, qui ont mis l’amélioration des conditions de travail des Gabonais au cœur de leurs priorités. Il semble que ces agissements visent à se décharger de responsabilités, notamment en matière de sécurité sociale et fiscale, ce qui rappelle les pratiques peu éthiques de certaines entreprises. En fin de compte, le départ annoncé de Sinopec en décembre 2023 laissera de nombreux Gabonais dans la précarité, tout en permettant à ses dirigeants de tirer profit des ressources naturelles du Gabon sans scrupules.