Ndjolé : la DGR démantèle un réseau d’orpaillage illégal et saisit 140 millions FCFA

Une opération coup de poing menée par la Direction générale des recherches (DGR) de la gendarmerie nationale a permis de mettre fin à un important réseau d’exploitation illégale d’or dans la ville de Ndjolé, au centre du Gabon. Seize personnes, dont quinze ressortissants ouest-africains originaires notamment du Mali, ainsi qu’un citoyen gabonais, ont été arrêtées pour exploitation illégale de minerais, traite d’êtres humains et tentative de corruption d’agents publics.
Un réseau bien organisé depuis le Mali
L’enquête a révélé que tout a commencé par un recrutement frauduleux de travailleurs maliens, supervisé par un individu identifié sous le nom de Kante. Pour donner une apparence légale à leurs activités, le réseau utilisait la fiche circuit de la société Agri’vert, propriété d’un Gabonais nommé Bonave, qui aurait accepté d’apporter son soutien logistique. Grâce à cette couverture, les orpailleurs obtenaient des cartes de séjour et d’autres documents administratifs authentiques, aussitôt confisqués par un complice, Sissoko, agissant sur instruction de Kante.
Des conditions d’exploitation abusives et destructrices
Sur le site d’exploitation, les recrues devaient rembourser leurs frais de voyage et de subsistance par le travail, dans des conditions précaires. Les activités minières se faisaient en violation des directives du ministère des Mines, notamment avec l’usage de dragues mécaniques interdites, provoquant de graves dégâts environnementaux sur la zone.
Lors de leur interpellation, les enquêteurs ont saisi 140 millions de FCFA en liquide, somme correspondant aux profits générés par l’orpaillage illégal. Kante aurait ensuite tenté de soudoyer les gendarmes en leur proposant 30 millions de FCFA pour obtenir la libération de ses complices.
Une coordination exemplaire entre brigades
Refusant toute compromission, les agents de la DGR ont exigé une traçabilité complète des fonds, avant de boucler le coup de filet. Cette opération réussie a été menée grâce à la collaboration étroite entre les brigades de Ndjolé et de Ntoum, qui ont agi avec une parfaite synchronisation pour neutraliser ce réseau transfrontalier.
Les suspects ont été présentés le vendredi 7 novembre 2025 devant le parquet de la République. Leurs identités restent confidentielles en attendant les suites judiciaires. Ils encourent de lourdes peines de prison au regard des infractions commises.
Une alerte sur les dérives de l’orpaillage illégal
Cette affaire met en évidence les liens étroits entre traite humaine et exploitation minière illégale en Afrique centrale, un phénomène persistant qui appelle à une vigilance accrue des autorités nationales et régionales. L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuels complices à l’étranger impliqués dans cette filière clandestine.







