
Depuis la Chine, Bertrand Zibi Abeghe s’adresse à ses concitoyens gabonais pour répondre aux nombreuses accusations qui circulent à son sujet. Porté par une profonde volonté de vérité et d’intégrité, l’ancien député revient sur des moments marquants de sa carrière politique et sur son engagement pour le développement du Gabon.
Un parcours politique marqué par des actions clés
Zibi Abeghe retrace son rôle dans des événements importants de l’histoire politique gabonaise. Il rappelle notamment son implication en 1990 dans la construction de briqueteries soutenues par Omar Bongo, ainsi que sa médiation lors des élections de 2009 pour éviter un conflit sanglant. En 2014, il s’est fermement opposé à des projets écologiquement destructeurs dans le Woleu-Ntem, démontrant son engagement envers la préservation de l’environnement.
Son départ de l’Assemblée nationale en 2016, suivi de son soutien à Jean Ping et de sa lutte contre les résultats électoraux controversés, témoignent de son engagement en faveur de la justice et des droits civiques. Il affirme avoir pris des mesures courageuses pour préserver des vies humaines lors des manifestations post-électorales.
Réponse aux diffamations et engagement pour la justice
Zibi Abeghe se dit profondément blessé par les accusations et rumeurs qu’il considère comme diffamatoires, notamment celles diffusées en ligne. Il réfute catégoriquement les allégations de pratiques occultes et annonce son intention de porter plainte à son retour au Gabon pour que la justice fasse la lumière sur ces diffamations.
Dans un message adressé à son frère Jonas Moulenda, il exprime son indignation face aux fausses allégations propagées et réitère son engagement à défendre son honneur.
Un appel à la vérité et à la justice
Bertrand Zibi Abeghe conclut en réaffirmant son engagement indéfectible pour son pays et son intégrité. Il appelle ses concitoyens à ne pas se laisser tromper par des informations erronées et insiste sur la nécessité que la justice rétablisse les faits.
Son intervention vise à restaurer sa réputation et à rappeler son rôle historique en faveur de la paix et du développement au Gabon.
Ci-dessous, le discours intégral prononcé en Chine.
’Mes chers compatriotes,
c’est mon cœur meurtri que je m’adresse à vous ce matin le lundi 9 décembre 2024, depuis la Chine où je me trouve depuis quelques jours. En effet, depuis quelques temps, les vidéos récurrentes circulent sur internet en mentionnant. Je tiens aujourd’hui solennellement à venir porter un démenti ferme sur toutes les allégations qui sont portées sur ma personne.
Je suis Bertrand Zibi Abeghe. Et aujourd’hui, en quelques points, je donnerai ma part de vérité depuis la Chine avant que je ne vienne la donner au procureur de la République, où j’apprends qu’un certain Mapangou Joël Klincy m’aurait cité nommément sur une plainte qu’il aurait déposée. En effet, je me permets ce matin de donner quelques exemples de quelques rôles que j’ai pu jouer dans la vie politique de notre nation, le Gabon.
En 1990, alors que je n’avais que 21 ans, j’ai conçu et réalisé le plus grand projet pour la jeunesse désœuvrée de notre pays à l’époque. Projet qui avait été accepté et financé par Feu Omar Bongo pour la construction de plusieurs briqueteries et stations de lavage et d’autres faits de petits métiers, qui avaient permis à cette époque d’employer plusieurs de nos compatriotes qui avaient trouvé de quoi pouvoir subvenir à leurs besoins. C’est grâce à ces briqueteries que lorsque la BAD en 1990 accorda un prêt pour les constructions d’écoles au Gabon, ce sont ces briqueteries qui ont construit l’essentiel des écoles dans le grand Libreville.
Merci à Feu, président Omar Bongo, qui à l’époque, je n’avais que 21 ans, m’avait fait confiance pour aider cette jeunesse. En 1998, j’ai participé après la présidentielle à la grande rencontre politique qui avait été organisée entre Feu Omar Bongo et les perdants à cette élection pour que notre pays retrouve la sérénité et le bien-vivre entre nous. Ce fut un moment très tendu, très douloureux, et je m’en souviens des longues heures à passer, à discuter entre les fils de notre pays.
En 2008, j’ai participé à New York, où j’ai organisé la plus grande rencontre politique de cette époque entre Feu Omar Bongo encore et le gouvernement qui l’accompagnait et tous les opposants gabonais de l’époque résidant aux États-Unis et au Canada. J’en fus l’organisateur, et ce fut un grand moment de discussion également entre les fils d’un même pays. Cet instant aux États-Unis, qui avait été solennel, permis à plusieurs de nos compatriotes de regagner le pays, leur terre natale.
En 2009, lors de la présidentielle, j’avais été le principal médiateur après la proclamation de l’élection désignée et appelée par Feu André Mba Obame. Il m’appelait nuitamment pour me confier une mission des plus difficiles, des plus complexes, à savoir recevoir la délégation des médiateurs qui venaient de la République française en avion privé français, de les emmener à lui, à André Mba Obame. Les discussions s’étaient faites dans ma voiture et c’est moi qui, également, conduisis cette délégation auprès de Ali Bongo pour les discussions qui furent tramées. Et je fus l’artisan de ce qui devait se passer, à savoir la paix civile, en évitant un bain de sang à notre pays. Les témoins sont encore, pour certains, vivants.
En 2014, alors que j’étais député du PDG, je m’opposa fermement avec la plus grande énergie, avec certains acteurs de la société civile qui sont encore vivants, à savoir Marc Ona Essangui, et plusieurs autres, contre l’implantation de l’évé-aculture dans nos terres au Woleu Ntem, les terres les plus fertiles de notre pays. Je m’étais opposé avec virulence contre la société Olam. Les vidéos sont encore visibles sur Internet. Et aujourd’hui, le monde entier me donne raison. Dans tous les villages impactés par ce projet funeste, nous avons une recrudescence de moustiques et de fourreaux, au point où, dans ces villages, plus personne ne peut se mettre torse nu. Et à l’unisson, tout le monde dit, Bertrand Zibi avait raison, il y a une dizaine d’années.
En juin 2016, j’ai déposé ma démission publiquement auprès du chef de l’État Ali Bongo-Ondimba lors de sa tournée républicaine à l’étape de Bolossoville, parce que j’étais excédé, excédé par la mauvaise gouvernance, la gabegie, le vol érigé en système, et la dictature qu’il avait imposée à notre pays. Surtout du fait de la légion étrangère qui avait pignon sur rue dans notre pays. Et le monde s’en souvient que le véritable dirigeant de notre pays, à cette époque, était Mexan Accrombessi qui disait à qui voulait l’entendre que Bertrand Zibi était son pire ennemi.
Ensuite, en août 2016, j’ai rallié le candidat Jean Ping, j’ai été un des principaux acteurs de la campagne de Jean Ping et de la victoire de Jean Ping. Avec Jean Ping, j’ai fait le tour du Gabon. Le seul endroit où je n’ai pas parlé lors de la campagne de Jean Ping, lors de ses meetings, c’était à Omboué, parce que Jean Ping à Omboué était à domicile. Le reste du Gabon, et voire à l’étranger, Bertrand Zibi. J’ai joué ma partition. Le 30 août 2016, alors que le peuple était abandonné à lui-même, j’ai pris sur moi, après la proclamation inique et cynique des résultats donnant à Ali Bongo Ondimba vainqueur, alors que le peuple était abandonné à lui-même, je me suis mis comme un capitaine, parce que, justement, ayant été le principal orateur de la campagne de Jean Ping, ce jour, j’avais pris mes responsabilités en faisant sortir le peuple gabonais du QG pour une marche pacifique de revendication de notre victoire.
Les vidéos sont encore visibles sur Internet et nous avons rencontré un grand cordon de sécurité. C’est moi, Bertrand Zibi, qui suis allé discuter avec ces militaires. Négocier, discuter, ensuite, l’histoire, nous la connaissons tous. Le QG de Jean Ping a été sauvagement bombardé, toute une nuit, au petit matin, j’ai été pris et j’ai été torturé, envoyé en prison, où je suis resté six longues années sous la torture brutale du régime sanguinaire déchu. Le 31 août, j’ai donc été pris au QG de Jean Ping. En septembre 2016, j’ai été donc arrêté, injustement condamné. Une arme de guerre a été déposée dans mon domicile. Au tribunal, au jugement, ce n’était plus la même arme de guerre parce que les autorités américaines avaient demandé la traçabilité de cette arme qui finalement est passée d’une arme de guerre à une arme d’oiseau. Mais nonobstant ce fait, j’ai quand même été lourdement condamné à six ans d’emprisonnement ferme.
En 2014, un petit retour, alors que j’étais député, pour en venir à l’ordre du jour. Il y a eu une manifestation à la gare routière, une manifestation à Rio. À dire que je me trouvais au bureau du ministre de la Défense nationale de l’époque, Ernest Mpouho Epigat. J’ai écouté à son Motorola le cri de détresse de notre armée qui se disait être encerclée. Les gendarmes en faction à Rio, les policiers et tout ce qui était la composante de l’armée se sont retrouvés débordés par la foule à Rio. Ayant écouté ce message de détresse de ces autorités militaires qui demandaient la conduite à tenir, moi, Bertrand Zibi, n’étant pas militaire, j’ai donc demandé au ministre de la Défense, Séance Tenante, de faire en sorte que nous n’assistions pas à un massacre parce que c’est ce qui devait se passer ce jour.
Comme cela s’est passé dans d’autres pays. Nous avons le triste souvenir de la Guinée qu’on a crie où, dans un stade, l’armée avait été entourée par une foule débordante et nous savons tous que cela s’était terminé par un massacre. Comme plus proche de nous, au Tchad, lorsque l’armée s’est retrouvée acculée, cela s’est transformé et a fini en massacre. À Rio, ce jour, n’eût été le courage du ministre Mpuo Epiga, le courage de Bertrand Zibi Abege, le courage du ministre Guy-Bertrand Mahengu, à l’époque ministre de l’Intérieur, le courage de Hervé-Patrick Opianga. Nous avons donc décidé. Le ministre de l’Intérieur, lui au sol, le ministre de la Défense, Hernan Mpuo Epiga, »Ce fut un des jours les plus difficiles de toute mon existence. Mais grâce à Dieu créateur et nos ancêtres gabonais, les deux parties se sont comprises. Mais ce que nous ne savions pas, lorsque nous étions dans l’hélicoptère, c’est que depuis un temps, il y avait déjà eu un mort. Et ce mort paye à son âme. C’était Mbulebeka. Moi, ce que j’ai réussi à faire ce jour, avec le ministre de la Défense nationale, et les officiers qui nous accompagnaient, était de faire en sorte qu’il n’y ait pas un carnage. Ce jour, le Gabon aurait pu sombrer.
Alors, lorsque j’entends dire certaines choses, malgré la distance où je me retrouve aujourd’hui, je ne peux pas laisser cette infamie. Je ne peux pas laisser des personnes mal intentionnées raconter n’importe quoi. Je me dois donc de rétablir la vérité. Lorsque je serai de retour dans quelques jours à libre vie, je me dirigerai vers le procureur de la République pour également porter plainte pour diffamation, diffusion de fausses nouvelles sur Internet, et la suite, la justice devra faire toute la lumière. À mon frère Jonas Molenda, je t’appelle mon frère parce que tu es mon frère. En effet, lorsque j’ai démissionné de mon poste de député, avant la campagne de Jamping, je me suis rendu en France, aux États-Unis, au Canada et à Londres.
Et je me souviens bien de l’étape de Paris, où j’ai été chaleureusement accueilli par toi et désiré Nam. Depuis l’aéroport, ensuite nous sommes allés à ma chambre d’hôtel où je résidais à Paris. Oui, tu es mon frère. Malgré tout ce que tu racontes sur moi, malgré toutes tes vidéos qui, depuis un mois, m’affichent un nom pour seul protagoniste Bertrand Zibi, tu ne le seras jamais pour moi, tu resteras mon frère. Et lorsque, paix à son âme, tu as perdu ta maman, notre mère, j’ai été là pour que notre mère, ta mère, soit dignement enterrée. Mon frère Jonas, si tu as un problème particulier avec le chef de l’État ou le régime gabonais, tu peux l’exprimer. C’est ton droit le plus absolu. Mais quand tu déformes la vérité, lorsque tu mets dans les cœurs des gens des mensonges, des inepties, je ne te le permettrai pas.
Lorsque, lors de ton dernier live, tu affirmes que, lorsque Meksan a combessé, ou du moins l’on a retrouvé des animaux égorgés à Rio, la veille de justement cette grande marche, que j’étais là avec Meksan a combessé, c’est la pire des injures que j’ai reçue. Simplement parce que je ne pouvais pas être avec cet individu qui disait à qui voulait l’entendre, que j’étais son pire ennemi. Oui, Bertrand Zibabor a été le pire ennemi de Meksan a combessé au Gabon. Ensuite, pour ta gouverne, mon cher frère, je ne pratique pas le vaudou.
Je vais même te surprendre, je ne suis dans aucun cercle ésotérique. Je ne suis dans aucun cercle, aucun. Personne ne peut te le dire. Simplement parce que mes aïeuls, mes ancêtres, mes parents m’en ont strictement interdit. Ce qui guide ma vie est que je te le répète trois fois. Dans ton entourage, il y a des fans. Ils te diront qu’est-ce que c’est. Ça veut simplement dire que je ne m’affilie pas à la soulure. Je crois à un Dieu et à nos ancêtres. Et c’est pour cette raison que je n’ai jamais été dans les ordres. Et je n’en ferai jamais partie.
Donc, ce jour où il y a eu ce rituel que tout le monde avait vu, Bertrand Zibi n’était ni de près ni de loin mêlé à ce satanisme, à cette soulure, à cette saleté. Donc, mon frère Jonas Molenda, je ne pratique donc pas le vaudou. Je ne fréquente pas les marabouts. Je ne crois qu’en une seule chose, c’est le travail, c’est la vérité. Je pense que je me suis battu toute ma vie pour la justice. Je me suis battu toute ma vie pour la vérité. C’est pour cette vérité que, lorsque le président de la République, Chris Clotaire Oliginguéma, a accédé au pouvoir, j’ai applaudi des deux mains. Et je continue d’applaudir le travail accompli par mon jeune frère. Je n’ai plus aucune ambition politique. J’ai décidé volontairement de soutenir, sans un calcul quelconque, de lui dire la vérité et toujours la vérité.
C’est ça mon sacerdoce, c’est ça ma mission. Aider le président de la République à nous aider. Nous avons un bâtisseur, nous devons donc l’aider. Nous avons quelqu’un qui a nos vies entre ses mains, nous devons donc l’aider. Toujours en lui disant la vérité, rien que la vérité. Autour du chef de l’État, plusieurs personnes, même pas, je le sais, autour du chef de l’État, plusieurs des projets initiés par moi au nom des Gabonais sont bloqués, je le sais. Mais ce que je sais également, c’est que nous avons un leader et il faut l’aider. Nous devons tout faire pour que le Gabon atteigne finalement son essor, son essor vers la félicité, chanté dans notre hymne national. C’est ça mon sacerdoce, dire la vérité au chef de l’État, sans contrepartie.
Même lorsque je suis insulté, le chef de l’État m’a fait l’honneur de l’accompagner lors de sa tournée interprovinciale dans tout le Gabon. J’ai pu mesurer l’attente, l’espoir de nos populations. Le chef de l’État m’a également fait l’honneur de l’accompagner dans certains de ses tournées à l’international. J’ai pu voir, j’ai pu voir où nous discutions parfois avec nos compatriotes ou des investisseurs jusqu’à 4h du matin, 5h du matin parfois. Il a donc une volonté si manifeste de faire décoller notre pays. C’est ce que je pense. Et lorsque les fils de notre pays avaient des choses à dire et qu’il fallait que le dialogue prévaut sur la haine, c’est ainsi que le chef de l’État, lors de l’étape de Paris en France, m’avait désigné de contacter les activistes, nos frères et nos petits frères, qui ne sont pas tendres avec lui.
C’est moi, Bertrand Zibabor, qui avais appelé mon fils, que j’appelle affectueusement mon fils, Badukon, chef. Lors de la rencontre avec le chef de l’État, qui avait duré plus de deux heures de temps, j’étais là, je n’ai dit mot, mais j’étais content que deux fils d’un même pays se parlent. Ensuite est venu mon frère, petit frère, beau frère, Okumatamitatu. Il n’a jamais été tendre avec moi. Il a fait des vidéos sur moi. Il m’a insulté. C’est vrai. Mais la palabre se règle au corps de garde. C’est moi qui avais appelé mon frère, Tamitatu, pour qu’il s’asseye avec le libérateur du Gabon, Brice Clotaire Ogingéma. Et le jour, mon cher Jonas Moula, et les autres, et tout ce que nous pouvons nous dire, mais le jour, parce que je suis convaincu qu’il arrivera un jour, où tu reviendras au pays, la terre de tes ancêtres, où tu devras discuter avec le chef de l’État, je serai peut-être cette courroie de transmission, parce que ce que j’ai hérité du corps de garde de Butengas, d’où je suis issu, c’est la palabre, discuter, trouver des voies et moyens, trouver le compromis, sans que personne ne perde la face. Ce jour, Jonas Moula, je serai ton frère, et je serai peut-être l’intermédiaire, comme je l’ai été pour tous les autres.
Mon soutien, il est personnel, et je convainc autour de moi, les Gabonaises et Gabonais, d’adhérer à la politique du chef de l’État, qui doit être celle du Gabon debout. Nous avons trop souffert. Nos invectives, injures et autres,
Pendant près de quatre heures de temps, le chef de l’État a discuté avec moi dans le bureau du général Effayog, qui est encore en vie. Pendant quatre heures de temps, il me portait le message d’Ali Bongo. Message d’Ali Bongo qui portait à m’indemniser sur plusieurs milliards de francs, à me nommer à un poste privilégié, un des plus élevés de notre pays. Et ce jour, les yeux dans les yeux, j’avais une fois de plus signé mon arrêt de mort. J’avais dit au général, mon général, je n’accepterai rien de tout ça. J’ai passé six ans d’emprisonnement ferme.
Je vous demande deux choses. La première est de remettre mon corps à ma famille si j’ai décédé en prison, parce que je sais que cette fois-ci, ça va être la mort pour moi. La deuxième chose serait de garder mes enfants. Voilà ce que j’avais dit au général Oligui il y a deux ans, lors-qu’Ali Bongo l’avait envoyé discuter avec moi en prison. Je suis un homme de conviction. Je suis un homme de parole. Je suis un homme d’honneur. Et mon honneur est au-delà de tout mon être. Je ne suis ni mêlé à un quelconque rituel. Je ne suis mêlé ni à une quelconque souillure. Mais lorsque l’on est dirigeant, dirigeant à un niveau moindre comme le mien, on l’assume jusqu’au bout. C’est ce que j’ai toujours fait.
J’ai été un peu long. Je regagnerai ma terre natale dans quelques jours. Je te réaffirme ma position de famille vis-à-vis de toi. À tous ceux qui suivent, il y a certains commentaires désobligeants, c’est la vie, c’est la démocratie. Mais je pense que ce jour, si je n’avais pas pris sur moi d’aller supplier les personnes qui étaient en grève ce jour, ce jour, si l’armée n’avait pas baissé les armes, nous aurions pu enregistrer un massacre dans notre pays. Et pour terminer, quelques jours après cette manifestation, alors que j’étais député à l’Assemblée nationale, j’ai reçu plusieurs officiers, sous-officiers, haut-gradés des différents corps de nos armes qui étaient venus me remercier solennellement ce jour en me disant, « Monsieur Zibi, je ne sais pas qui vous a envoyé. C’est peut-être Dieu. Aujourd’hui, je serais peut-être mort ou j’aurais tué plusieurs personnes. Mais Dieu vous avait touché ce jour. Vous avez fait en sorte que nous, l’armée, nous puissions sortir sans et sauf entourés par cette foule en colère. Et la population également m’a dit merci. Monsieur Zibi, vous êtes arrivé. Nous ne savions pas comment ça allait se terminer. D’un côté l’armée, d’un côté le peuple, un peuple d’un même pays. »
Monsieur Moulenda, attention à cette haine qui est savamment distillée. Elle ne porte que des germes d’une guerre civile. Moi, j’ai souffert dans ma chair à une moindre mesure. Pensez à tous ceux qui sont décédés. Il y a des plaies qui sont encore si profondes dans notre pays. Même 50 ans après, elles n’ont pas encore cicatrisé. J’ai eu l’honneur, il y a quelques jours, d’être reçu par le vice-président de la République gabonaise. En présence de mon frère Gervais Oniane, nous accompagnons l’enfant de Mba Germain. Mba Germain a été froidement abattu. Mba Germain était un leader charismatique de notre pays. Lorsqu’il a été abattu, sa fille aujourd’hui, qui a plus de 60 ans, avait reçu 4 balles dans le corps. Et elle en souffre encore. Elle en souffre encore parce qu’elle a une balle logée dans la colonne vertébrale. Cela fait très mal. Je connais la famille Ndouna Depenaud. Elle n’a pas encore fait son deuil. Près de 60 ans, plus de 50 ans, après la mort de ce brave fils. J’ai reçu à mon bureau la famille . Elle n’a pas encore fait son deuil. Attention à vos propos incendiaires. Attention à notre bien vivre ensemble. On sait quand ça commence, personne ne sait jamais quand ça finit.
Hier, et c’est pourquoi je ne crois pas en la force des armes, hier en Syrie, Bachar el-Assad, qui est tombé il y a deux jours, se disait être le dieu de la terre de la Syrie. Les prisons en Syrie ont été ouvertes. Il y a des dizaines de milliers de personnes totalement défigurées, qui étaient déshumanisées. Donc les armes ne servent qu’au tyran, mais personne ne peut s’asseoir sur une baïonnette, comme le disait Feu Omar Bongo. C’est pourquoi nous devons accompagner le CTRI. Nous devons accompagner le Général Bruce Clotaire Oligui, pour qu’il nous emmène une justice dans le pays, une bonne gouvernance de notre pays. Les deniers publics n’appartiennent à personne, mais à tous les Gabonais. Pour terminer, je m’adresse solennellement au chef de l’État. Oui, monsieur le Président de la République, oui, chers petits frères, je suis totalement en phase avec vous. Je suis un soutien indéfectible, mais il va falloir que, comme cela a commencé dans certaines sociétés parapubliques, que vous le poursuiviez dans toute l’administration gabonaise.
Vous nous avez fait honneur en nous nommant. Nous ne sommes peut-être pas les plus méritants. Le Gabon comptent plus de 2 millions d’habitants. Lorsque vous nous avez choisis, nous devons vous rendre honneur, mais surtout à la patrie. C’est ainsi que je vous suggère, monsieur le Président de la République, respectueusement. À la fin de cette transition qui est en train de s’approcher, qui est en train de se rapprocher, je vous suggère de faire une audit de toute la haute administration gabonaise. Vous en avez là la possibilité. Que ce soit à la présidence de la République, au Sénat, à l’Assemblée nationale, au Conseil économique et social et à toutes les entités étatiques, au gouvernement, faites faire des audits. Nous avons une cour des comptes qui a des magistrats compétents. Nous avons des services et des membres dans tous les ministères.
C’est ainsi que même Dieu créateur du monde, lorsqu’il a libéré le peuple hébreu de la tyrannie égyptienne, il ne les a pas directement fait entrer dans la terre promise. Il les a fait errer pendant 40 ans dans le désert. Un désert de moins de 50 km à la ronde. C’était pour purifier ceux qui devaient aller à la terre promise. C’est pourquoi je vous dis, le Gabon de demain est en purification par rapport à la transition des deux ans. Faites cette audit qui révélera quels sont ceux qui pourront vous accompagner si vous êtes candidat. Et je suis convaincu que vous serez élu si vous êtes candidat. Vous aurez là des hommes et des femmes propres qui vont vous emmener à un nouveau Gabon. Que Dieu bénisse notre pays, le Gabon. Que Dieu bénisse tous ses fils et filles. Que Dieu, miséricordieux, donne plus de sagesse à notre Président, Brice Clotaire Oligui Nguema. C’était Bertrand Zibi, votre frère.’’