Gabon : La première édition du Festi School critiquée pour ses coûts élevés
Le 5 juin 2024, le Palais des Sports de Libreville a accueilli la première édition du Festi School, un événement culturel organisé par le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle et de la formation civique. Bien que cet événement ait été conçu pour promouvoir l’éducation et la culture, beaucoup se demandent si de telles dépenses sont justifiées en ces temps économiques difficiles. Le Gabon peut-il se permettre de financer de tels événements ?
Derrière le faste et l’ambiance festive du Festi School, des préoccupations financières surgissent. L’événement aurait coûté plusieurs millions de francs, et ce alors que le Gabon traverse une période de contraintes budgétaires. Le ministère dirigé par Camélia Ntoutoume Leclercq suit-il les recommandations du Fonds monétaire international (FMI) ?
Le Festi School a réuni 300 élèves des neuf provinces du Gabon, qui ont participé à des concours artistiques comme la poésie, le chant et le conte. L’objectif était de promouvoir la cohésion sociale, de découvrir des talents et de valoriser le patrimoine culturel gabonais. Selon Camélia Ntoutoume Leclercq, l’initiative répond à la volonté du président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, de rassembler les élèves autour des valeurs d’unité et de partage. « Ces compétitions visent à occuper sainement les élèves (…) et à valoriser le patrimoine culturel et artistique de notre pays », a-t-elle déclaré, citée par le quotidien L’Union.
Malgré ces objectifs, le Festi School semble devenir un gouffre financier alors que le gouvernement cherche à optimiser les dépenses. Le coût des déplacements, du logement et de la logistique a probablement été très élevé. Cela se produit alors que le pays a récemment réduit le budget du Plan national de développement de la Transition (PNDT), passant de 4536 milliards de FCFA à 3696 milliards de FCFA, dans le but de mieux gérer les finances publiques.
Le Festi School, bien qu’il soit coûteux, soulève des questions sur les priorités du ministère. En cette période de trafic intense, de nombreux élèves ont pris des routes dangereuses pour participer à cet événement. De plus, le silence de Camélia Ntoutoume Leclercq sur l’absence de 9 élèves de Bolossoville aux épreuves écrites du BEPC 2024, faute de routes praticables, est préoccupant. Le ministre de l’Éducation nationale, rescapée du régime Bongo-PDG, ne semble-t-elle être intéressée que par les festivités ?
Pourquoi organiser une fête alors que le bilan de l’année n’est pas encore connu et que le niveau des élèves en classes intermédiaires est jugé insatisfaisant par le ministère ? Pourquoi célébrer quand les élèves des zones rurales étudient dans des conditions difficiles ? Camélia Ntoutoume Leclercq semble suivre les traces de l’ancien ministre de l’Éducation et de la Culture. Quelles actions concrètes sont prises pour améliorer la situation de la jeunesse gabonaise et promouvoir l’excellence prônée par le Comité pour la Transition et la restauration des institutions ? Autant de questions soulevées par ce festival.