Justice bafouée à Makokou : Le silence autour de la mort de Dominique Anangapeyi

Le 22 avril 2025, à la cité Ndaki de Makokou, un drame bouleversant a eu lieu. Dominique Anangapeyi, un citoyen ordinaire et père de famille, a perdu la vie après avoir été percuté par un véhicule. Le conducteur de ce véhicule ? Un sous-officier de gendarmerie, dont la mission est de protéger la population. Pourtant, ce gendarme est l’auteur présumé du drame. Mais au-delà du choc causé par cet incident, une question majeure reste sans réponse : où en est la justice à Makokou ?
Une fuite qui soulève des indignations
Ce qui suscite encore plus de consternation que l’accident lui-même, ce sont les circonstances qui ont suivi. D’après des informations judiciaires fiables, le commandant de la Brigade de gendarmerie, Hubert Nkielly Leboundji, principal suspect dans cette affaire, a quitté Makokou en emportant toute sa famille. Malgré l’ouverture d’une enquête locale, l’homme a réussi à franchir les différents obstacles administratifs et sécuritaires pour quitter la ville et se rendre à Libreville. Ce départ en toute liberté pose de nombreuses interrogations : comment un suspect, supposé être sous garde à vue, a-t-il pu s’échapper sans être interpellé ?
Malgré les auditions menées par les autorités locales, où plusieurs proches de la victime ont été entendus, le principal responsable reste introuvable, et la justice semble prendre un retard inquiétant.
Un officier déjà suspendu : un dysfonctionnement choquant
Un élément supplémentaire complique encore la situation : Hubert Nkielly Leboundji était déjà sous suspension avant l’incident pour des manquements disciplinaires graves. Il devait se trouver à la prison d’Oyem, et pourtant, il a eu accès à un véhicule non assuré, en mauvais état, et a circulé librement. Comment se fait-il qu’un gendarme sous sanction, déjà dans une situation de réprimande, ait pu encore bénéficier d’un tel accès à des ressources aussi cruciales pour sa mission ? Cette situation renforce la perception d’un système où l’impunité semble régner, avec des responsables qui échappent à toute forme de justice.
Le silence du procureur : une absence inquiétante
Le silence du procureur de la République, Oudasse Wagué, face à un tel scandale est désormais intenable. Bien que le magistrat soit connu pour son faible penchant pour les médias, son silence dans une affaire de cette ampleur suscite de vives inquiétudes. Aucune déclaration officielle n’a été faite, aucun point de presse, ni même une note publique pour informer la population sur l’avancement de l’enquête. Un tel mutisme de la part d’un procureur est difficilement justifiable face à un crime d’une telle gravité.
Dans un État de droit, le parquet a pour mission de protéger l’intérêt public, d’assurer la transparence des procédures et de garantir l’égalité de tous devant la loi. L’absence de toute communication sur cette affaire renforce les doutes quant à la volonté des autorités judiciaires de faire face à ce crime, d’autant plus lorsque l’auteur présumé est un membre des forces de sécurité.
Un appel vibrant à la justice
La famille de Dominique Anangapeyi, ainsi que les habitants de Makokou, attendent des réponses. L’ensemble de la province de l’Ogooué-Ivindo est dans l’attente. La population réclame que justice soit faite, qu’un procureur prenne la parole pour rassurer l’opinion publique : « Oui, un crime a été commis, l’enquête avance, et nous mettrons tout en œuvre pour que l’auteur de ce drame soit poursuivi et traduit devant la justice. »
Sans une réponse claire et publique, la confiance dans les institutions judiciaires est en danger. Ce silence nourrira davantage les soupçons d’une justice partiale, où certains individus, en raison de leur statut, échappent à la sanction.
Madame, Monsieur le Procureur, Makokou attend. La République vous observe. Il est temps de prendre la parole. La vérité doit être dite, et la justice doit être rendue.