Le vol spectaculaire de manganèse à Owendo : 48 000 tonnes disparues sans alerte

Dans la nuit du 6 au 7 novembre, une affaire choc secoue le secteur des exportations gabonaises. Le vraquier Jacob H a disparu du Port Minéralier d’Owendo (OMP) avec environ 48 000 tonnes de manganèse, une cargaison d’une valeur conséquente. L’incident, rapporté par Gabon D’Abord, soulève d’importantes questions sur la sécurité portuaire et la gestion des infrastructures stratégiques du pays. Ce vol, qui semble s’apparenter à une opération de piraterie de grande envergure, met en lumière des failles dans le système de contrôle.
Une défaillance majeure dans la surveillance portuaire
Ce qui étonne le plus dans cette affaire, ce n’est pas seulement le vol de la cargaison, mais l’ampleur de l’incident et la manière dont il a pu se produire sans déclencher de réaction immédiate. Un navire capable de se désarmer, de charger une cargaison aussi importante et de quitter le port sans qu’aucune alerte ne soit donnée à la Marine nationale ou aux autorités douanières témoigne de graves faiblesses dans la gestion de la sécurité. Cette négligence des systèmes de surveillance et de contrôle soulève des interrogations sur l’efficacité des protocoles de prévention en place.
Une complicité interne mise en lumière
Les investigations tendent à indiquer une complicité interne sophistiquée. Des cadres de la Marine marchande seraient impliqués dans cette opération en collaboration avec un ressortissant chinois, ce qui laisse supposer l’existence de mécanismes de corruption ayant compromis l’intégrité de la chaîne de contrôle. Cette situation révèle une vulnérabilité profonde au sein des structures responsables de la supervision des exportations, de la gestion portuaire à la sortie du navire en mer.
La reconnaissance de l’ampleur du vol : une intervention internationale nécessaire ?
Selon des informations rapportées par Gabon D’Abord, une plainte a été déposée auprès de la Direction Générale des Recettes (DGR) et des auditions sont en cours. L’affaire aurait également été signalée à Interpol, une démarche qui semble confirmer l’ampleur du vol et l’importance d’une action à l’échelle internationale pour tenter de récupérer la cargaison. Cette coopération entre les autorités gabonaises et les instances internationales est une preuve que les responsables reconnaissent le besoin urgent de résoudre ce vol à grande échelle.
Une critique de la gouvernance et des failles dans la gestion des infrastructures stratégiques
Cet incident met en exergue une critique acerbe de la gouvernance des infrastructures critiques du Gabon. Le Port Minéralier d’Owendo, vital pour l’exportation de manganèse et d’autres minerais précieux, est censé être sous une surveillance accrue. Toutefois, l’événement révèle qu’en dépit de la présence de patrouilles et de systèmes de contrôle, des failles de sécurité existent. La corruption semble avoir neutralisé les mécanismes de vérification, ce qui soulève des questions sur le manque d’audits internes et de traçabilité des minerais.
Le besoin d’une réforme urgente du système de contrôle
Cette affaire de vol est également un signal d’alarme concernant la vulnérabilité du secteur du manganèse gabonais face aux réseaux d’exportation illégale. Il devient impératif d’envisager une restructuration immédiate des protocoles de sécurité dans les terminaux d’exportation du pays. Le manque de transparence et la gestion de crise défaillante des institutions impliquées viennent ajouter une couche de confusion à cette affaire déjà complexe, exigeant une réponse rapide et efficace des autorités.





